ABSTRACT
Cette étude aborde l’histoire de la composition et de l’édition du célèbre récit autobiographique d’Agota Kristof, L’Analphabète, paru chez Zoé en 2004, quelques mois avant sa traduction italienne, L’analfabeta, sortie en 2005 chez l’éditeur tessinois Casagrande. L’analyse des avant-textes et des paratextes concernant ces ouvrages, les recherches menées auprès des acteurs impliqués dans ces publications (les éditeurs et la traductrice), ainsi que la consultation des fonds de l’écrivaine conservés dans les Archives Littéraires Suisses nous ont permis de reconstruire le parcours complexe de l’original et d’expliquer les écarts qui le séparent de sa traduction. Car celle-ci se différencie visiblement par la présence de nombreuses digressions qui furent supprimées par l’auteure dans la révision finale de l’original, qui s’est déroulée en même temps que le travail de traduction. Ne reflétant pas l’oeuvre de dépouillement entreprise par Kristof, L’analfabeta dénature ainsi involontairement l’esthétique de l’auteure et risque au premier regard de passer pour une traduction intentionnellement manipulée et déformante.
Mots-clés : Agota Kristof, L’Analphabète, traductions italiennes des oeuvres de Kristof, génétique de la traduction
This essay examines the history of the composition and publication of Agota Kristof ’s famous autobiographical story, L’Analphabète, published by Zoé in 2004, a few months before its translation into Italian, L’analfabeta, published in 2005 by the Ticino publisher Casagrande. The analysis of the ‘avant-textes’ and paratexts relating to these works, the research carried out about the agents involved in these publications (the publishers and the translator), as well as the consultation of the writer’s collection kept in the Swiss Literary Archives have allowed us to reconstruct the complex path of the original and to explain the discrepancies that separate it from its translation. In fact, the latter differs significantly from the original due to the numerous digressions, corresponding to parts the author deliberately cut during the final revision of L’Analphabète, which took place at the same time as the translation. Since the translation does not reflect Kristof ’s editing, L’analfabeta deviates unintentionally from the author’s aesthetics and might initially seem to be a deliberately manipulated and distorted translation.
Key-words: Agota Kristof, L’Analphabète, Italian translations of Kristof ’s works, Genetic translation studies
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