ABSTRACT
La tradition de l’histoire littéraire a voulu faire de Voltaire le découvreur de Shakespeare et en même temps son implacable détracteur. Mais L’ouverture de Voltaire à l’esthétique de Shakespeare des années 1730 a vite été oubliée et l’on n’a retenu que les vitupérations du vieux poète contre le dramaturge anglais. Cette lecture et la relation avec Shakespeare sont elles-mêmes prises dans le temps, dans le mouvement de l’oeuvre de Voltaire: son rapport à Shakespeare au cours de la période 1730-1750 n’est pas identique à celui qu’il entretient dans les trois dernières décennies de sa vie. Je m’intéresserai ici seulement à la première période, et exclusivement à la tragédie, où Voltaire semble formuler une esthétique du compromis entre le « bon goût » et les innovations nécessaires à la survie du théâtre français.
The history of literature provides a double image of Voltaire, both presented as the discoverer of Shakespeare and his implacable detractor. Voltaire’s attention for Shakespeare’s aesthetics during the 1730s was quickly forgotten and the image of the old poet complaining about Shakespeare’s irregularities is often retained by criticism. Nevertheless, the relationship between Voltaire and Shakespeare must be analyzed with respect to the evolution of Voltaire as a writer. His relationship to Shakespeare between 1730 and 1750 is not the same as in the last thirty years of his life. In this article I will focus on the first phase of Voltaire’s dramatic production and solely on tragedy, a genre for which Voltaire seems to create an esthetic compromise between French “bon goût” and the innovations necessary for tragedy to survive.
Recensioni
Ancora non ci sono recensioni.